Katia Dufour, femme de caractère

27 juin 2016
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Du caractère, il en faut dans les métiers de l’imprimerie, et Katia Dufour n’en manque pas. A force de volonté et d’engagement personnel, elle a redressé l’imprimerie ISF dont elle a fait une référence en Loir-et-Cher. « Je gère mon entreprise comme une grande maison » explique cette mère de trois enfants.

Pouvez-vous nous retracer votre parcours qui vous a conduit a prendre la tête d’une imprimerie avec une formation de comptable ?

Je suis effectivement titulaire d’un BTS de comptabilité et gestion et j’ai débuté ma vie active au service comptabilité de la coopérative Franciade Frais de Blois. Après la fermeture de l’entreprise, je suis entrée, toujours comme comptable, à l’imprimerie Garillon de Vendôme. Mais je ne m’épanouissais pas dans cette fonction trop sédentaire. J’avais envie de voir du monde, de travailler sur le développement commercial. C’est la mission que l’on m’a confiée et que j’ai exercée pendant 20 ans en m’occupant du management des équipes commerciales du Groupe Garillon qui était implanté à Nîmes, Chambéry et Toulouse, en plus de Vendôme.

En 2009, le patron de l’imprimerie St-François de Bois m’a proposé de racheter son entreprise. J’ai commencé comme salariée et, bien m’en a pris, puisque l’entreprise a été placée en redressement judiciaire six mois plus tard.

C’est ce qui vous a amenée à prendre en charge le redressement de cette imprimerie ?

Oui, j’ai proposé au tribunal de commerce de m’occuper du redressement, ce qui a été accepté. J’avais identifié les problèmes de désorganisation et j’ai aussi travaillé sur le développement commercial. Au bout de 18 mois les comptes sont redevenus positifs et j’ai pu racheter l’entreprise à la barre du tribunal de commerce. C’était le 4 novembre 2011, le jour de mon anniversaire.

Pour quelles raisons avez-vous choisi de remplacer le nom de l’imprimerie Saint-François par le sigle ISF ?

Il était important de faire savoir qu’il s’agissait d’une nouvelle entreprise avec une nouvelle identité, une nouvelle stratégie, même si ISF veut dire Imprimerie Saint-François. Et puis j’avoue que le clin d’œil avec l’Impôt Sur la Fortune fait toujours sourire nos clients entrepreneurs. Qui plus est, nous travaillons exclusivement avec le monde de l’entreprise où les sigles sont d’usage courant.

Près de cinq ans après la reprise, quelle est la situation de votre entreprise ?

En moins de cinq ans nous avons doublé le chiffre d’affaires. Il est passé de 800 000 euros à 1,6 million cette année. L’effectif a aussi progressé de 8 à 12 salariés et nous avons fortement investi dans le renouvellement du parc de machine, de l’ordre de 850 000 euros pendant la même période.

Sur quels éléments reposent les clés de ce succès ?

Dans notre domaine de l’imprimerie, qui est un secteur sinistré au niveau national, ce qui fait la différence c’est la proximité, la réactivité et l’engagement des équipes. Je m’investis fortement dans le développement commercial et la gestion, et je sais que je peux m’appuyer sur la compétence et l’implication de mes collaborateurs. J’accorde aussi une grande importance à la formation et à l’accueil de jeunes en apprentissage. J’ai été très heureuse lorsque nous avons pu embaucher dernièrement un jeune que nous avions accueilli comme apprenti.

Bien sûr, il faut s’accrocher pour remporter des marchés mais nous pouvons compter sur la fidélité de notre clientèle qui est essentiellement constituée de grandes entreprises locales et régionales.

Le développement de l’économie numérique et des offres d’impression en ligne ne constitue-t-il pas une menace sérieuse ?

Nous avons à la fois des concurrents géographiques et virtuels. Mais nous sommes aussi équipés en machines numériques qui autorisent une très grande réactivité pour des petites et moyennes séries. Les entreprises qui nous font confiance sont très sensibles au fait d’avoir des interlocuteurs sur place qui sont en mesure de leur apporter des solutions rapides et efficaces. Nos clients savent aussi que nous nous investissons pour soutenir les initiatives locales et être présents au côté de ceux qui agissent pour l’économie, le sport, la culture ou l’action sociale de proximité. ISF consacre 25 000 euros chaque année pour parrainer des événements comme le Tournoi de tennis Challenger de Blois, l’ADA Basket, les clubs de rugby et de foot, ou encore les Restos du cœur et l’association Telmah pour le handisport. Cela, les sociétés d’impression en ligne ne le font pas.

Précisément, en termes de partenariat, qu’attendez-vous des banques avec lesquelles vous travaillez ?

J’en attends justement une relation de partenariat constructif et de la réactivité. Il est important pour nous d’avoir affaire à des réseaux bancaires qui ont une véritable présence locale comme la Caisse d’Epargne et son centre d’affaires de Blois avec lequel nous avons financé nos investissements.

Sur un plan plus personnel, comment faites-vous face à vos responsabilités professionnelles et familiales ?

Je suis mère de trois enfants et cela implique beaucoup de sens de l’organisation et quelques sacrifices. Mais je gère mon entreprise un peu comme une grande maison, avec du bon sens, de la logique, de l’écoute et surtout de la confiance.

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